La confrérie du Saint-Esprit

Il y avait dans la paroisse du bourg une confrérie religieuse : la Confrérie du Saint-Esprit. On pense qu’elle s’est implantée aux environs de 1393, un échange de terres entre les consuls et Jean de NANTUA, en présence de l’évêque Artaud de MONTAUBAN l’atteste.

On appelle confrérie une réunion de personnes pieuses qui s’engagent à remplir en commun certaines pratiques religieuses et de charité ; elle peut être rattachée à une archiconfrérie ou confrérie-mère. L’une des plus anciennes est celle qu’ODON, évêque de Paris fonda en 1208 sous le vocable de Notre-Dame. Les confréries devaient être approuvées par l’évêque, autorisées et approuvées par les Parlements ; elles pouvaient acquérir, posséder et gérer des biens propres qui étaient considérés comme biens ecclésiastiques. La loi du 18 août 1792 les abolit toutes, elles se rétablirent en 1840, chaque paroisse des Hautes-Alpes avait sa confrérie. En outre des confréries de pénitents, chaque corporation de métier était unie à une confrérie avec laquelle il ne faut pas la confondre : la corporation avait un but matériel : la défense des intérêts des artisans ou des marchands alors que la première ne visait que des intérêts spirituels (Nouveau Larousse illustré).
Henri THIVOT, dans son ouvrage sur la vie publique dans les Hautes-Alpes vers le milieu du XIXe siècle nous apporte les précisions suivantes : les confréries de pénitents blancs, dans la région de Gap et d’Embrun, pénitents noirs dans le Briançonnais avaient pour costume un grand surplis, de toile noire ou blanche, un long cordon noir ou blanc leur ceignait le corps et un capuchon de même couleur que le surplis, dont la pointe descendait comme une longue barbe sur l’estomac, deux trous pratiqués dans le masque, à la place des yeux, leur permettaient la vue. S’ils n’avaient pas de chapelle à eux, ils obtenaient pour leur usage exclusif une partie de l’église paroissiale, soit un bas coté, soit comme à Embrun, un local contigu. Chaque confrérie possédait une bannière en soie, le plus souvent rouge, ornée des images de Saint-Joseph, Saint-Pierre ou des Saints patrons de la paroisse, une croix processionnelle souvent en argent ciselé finement, des lanternes et des fanaux en fer forgé travaillé avec art. La croix du Saint-Esprit peut être vue, aujourd’hui dans la chapelle de Saint-Pancrace.

D’autres chapelles ont existé dans la paroisse qui en 1708 n’est plus Saint-Pancrace mais l’église du bourg. L’état des bénéfices du diocèse de Gap fait mention à cette date de la chapelle du château, de Notre-Dame de Tournefort, qui reste encore un lieu de pèlerinage, de Sainte-Madeleine qui était unie à la cure, de Notre-Dame de Confort située aussi à Tournefort, de Sainte-Catherine, de Sainte-Colombe et d’une dernière fondée par une dame Marguerite ARGENCE. Le nom des recteurs nous est connu jusqu’à la disparition des bâtiments mais leur localisation précise ne l’est pas pour chacune d’elles. Les guerres de Religion ou la Révolution en ont fait disparaître la plupart.


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